En 2020 le commerce mondial des fleurs s’est effondré en raison de l’épidémie de Covid-19. Pour soutenir les salariés des plantations horticoles, de l’Équateur au Kenya, le commerce équitable a modifié ses règles. Et pour la Saint-Valentin, il espère un rebond des ventes de roses « équitables ». La rose « équitable » va-t-elle retrouver la croissance à l’occasion de la Saint-Valentin ? C’est en tout cas une Saint-Valentin de sortie de crise pour le commerce des fleurs. L’an dernier, les fleuristes ont dû fermer leurs portes dans nombre de pays confinés, pour freiner le Covid-19. Au deuxième confinement, en France, les supermarchés ouverts avaient dû condamner leurs rayons fleurs, considérés comme non essentiels. Si l’on ajoute l’interruption des liaisons aériennes, des milliards de tiges de fleurs ont été jetées en Europe et bien sûr chez les fournisseurs plus lointains. Les fermes horticoles du Kenya perdaient 300 000 dollars par jour entre avril et juillet dernier. En 2020, elles ont dû mettre au chômage 80 % de leurs salariés. En Équateur le secteur a perdu 30 000 emplois, un quart de sa main-d’œuvre. Filet de sécurité du commerce équitable Dans ces pays sans assurance chômage, le commerce équitable a servi de filet de sécurité. Le label Fairtrade Max Havelaar a permis que 100 % de la prime de développement, normalement réservée aux projets collectifs des employés - école, santé, etc., soit versée directement aux salariés, à titre individuel. Un fonds de secours Fairtrade a également été créé spécifiquement pour les besoins liés au Covid-19. Ce sont 200 000 euros qui ont été versés au comité des salariés de 46 fermes horticoles d’Afrique de l’Est, pour acheter des équipements de protection individuelle, masques ou gel hydroalcoolique. 3 % des ventes en France, dix fois plus en Allemagne La Saint-Valentin sera, espère la filière équitable, l’occasion d’un fort rebond des ventes, en particulier des roses équitables. 66 % des fleurs que s’offrent les amoureux sont des roses. La fleur équitable dans son ensemble représente 3 % des ventes en France. On n’est finalement pas très loin des 4 % que pèse le café équitable, produit emblématique et historique de ce segment du commerce. Mais si le secteur a poussé de 7 % en 2019, avec 16 millions de tiges vendues en France, on est encore très loin de l’Allemagne où près d’un tiers des fleurs vendues sont labellisées équitables. Il est vrai que les Allemands s’offrent aussi beaucoup plus de fleurs que les Français !
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