300 organisations et entreprises du secteur maritime se mobilisent contre une crise humanitaire oubliée : des centaines de milliers de marins sont bloqués en mer depuis des mois, à cause des restrictions liées au Covid. Les exemples se multiplient de marins indiens ou philippins bloqués depuis des mois au large de la Chine, du Koweït ou de la Nouvelle-Zélande. Parfois sans salaire depuis des mois parce que leur contrat est arrivé à échéance. Empêchés de débarquer par les autorités portuaires, qui craignent la contagion du Covid-19, ces équipages ne reçoivent pas non plus la relève attendue par avion. Ils seraient, selon la Chambre maritime internationale, 400 000 membres d’équipage bloqués en mer depuis des mois, et pour beaucoup depuis plus de onze mois, la limite maximale autorisée par la convention du travail maritime de l’OIT. CMA-CGM, Shell, Vale, Cargill, Trafigura… au secours des marins « Les marins sont otages d’une situation qui leur interdit de débarquer de leur bateau. C’est une véritable crise humanitaire qui se joue en mer », estime le PDG de Ocean Network Express, compagnie de porte-conteneurs, qui apparaît parmi les 300 entreprises à signer ce mardi la « Déclaration de Neptune sur le bien être des marins et le changement des équipages ». Y apparaissent aussi la Fédération internationale des travailleurs des transports, les compagnies maritimes AP Moller-Maersk et CMA-CGM, les compagnies pétrolières et minières Anglo American, Vale, Rio Tinto, Shell, et les géants du négoce et de l’agroalimentaire Trafigura, Cargill, Unilever ou COSCO. Pour toutes ces entreprises, le transport maritime est indispensable, puisqu’il pèse 90% du commerce mondial. Travailleurs essentiels accédant au vaccin La pétition plaide pour quatre actions urgentes. Que les marins, qui permettent au monde entier de continuer à recevoir produits alimentaires et sanitaires en ces temps d’épidémie, soient enfin considérés comme des travailleurs essentiels par les États, comme l’a déjà demandé l’Assemblée générale des Nations unies en décembre, et qu’ils aient à ce titre une priorité d’accès au vaccin contre le Covid-19. Que des protocoles sanitaires spécifiques aux marins soient établis et surtout appliqués, que les affréteurs et les transporteurs maritimes s’engagent à collaborer pour faciliter le changement des équipages, même si cela leur coûte plus cher. Qu’à cette fin des connexions aériennes soient assurées pour les marins entre les principales places portuaires. « Nous avons tous le devoir de prendre soin des marins, estime le chef des opérations maritimes chez Vitol. Leur bien-être est essentiel à la sécurité et à l’efficacité des opérations ».
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