Covid-19 oblige, l’industrie minière africaine était conviée non pas dans la ville sud-africaine du Cap, mais en visioconférence mardi et mercredi pour le 27e Mining Indaba. L’occasion pour trois chefs d’État africains d’inviter les investisseurs à continuer de développer le secteur minier, qui a tenu bon face à la pandémie, mais que la crise pousse à une transformation accélérée, notamment numérique. Hôte officiel de l’événement qui réunit habituellement le gotha de l’industrie minière dans la ville du Cap, le président sud-africain s’est exprimé cette année par écran interposé. Cyril Ramaphosa a souligné « l’extraordinaire résilience de l’industrie minière et sa capacité de rebond ». Malgré la pandémie, « les actions des compagnies minières ont performé à la bourse de Johannesburg en 2020 ». « L’activité minière fut même parmi les plus gros contributeurs de la croissance sud-africaine en 2020, grâce à un rebond de la production, et à l’activité florissante des platinoïdes, du minerai de fer, de l’or et du manganèse... » Aide au déploiement du vaccin L’industrie minière a « bien œuvré pour protéger la santé de ses employés, par des directives claires contre le Covid-19 et la fourniture d’équipements de protection », a reconnu Cyril Ramaphosa, qui compte maintenant sur les compagnies extractives pour « l’aider à déployer le vaccin auprès des travailleurs des mines. » Pivot de l’économie sud-africaine, malgré les problèmes récurrents d’électricité, l’industrie minière fut au contraire le talon d’Achille de l’économie botswanaise en 2020. « Trop dépendante, a reconnu le président Mokweetsi Masisi, du diamant brut », dont les ventes ont été très perturbées l’an dernier. Le pire est à venir, selon le président de la Sierra Leone Le chef de l’État botswanais a donc appelé les investisseurs à développer les autres minerais du pays, révélés par une cartographie récente. Dont les métaux de la transition verte, mais aussi le charbon. Le président de la Sierra Leone Julius Maada Bio a fait de même, soulignant qu’il n’y avait eu aucun licenciement pour l’instant, mais que le pire était peut-être à venir pour le secteur minier. Un secteur dont le Covid-19 a accéléré la mutation numérique, ont témoigné les industriels lors de ce Mining Indaba virtuel, puisque les déplacements internationaux étaient limités de et vers les gisements africains. Ce sera le prochain défi pour l’emploi non qualifié dans les mines, mais il permettra peut-être d’attirer les jeunes et les femmes dans ce secteur d’activité.
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