Pains, biscuits, houmous, nourriture asiatique... De nombreux aliments sont retirés des rayons actuellement en France parce qu’ils contiennent du sésame potentiellement contaminé à l’oxyde d’éthylène. Les lots importés en Europe provenaient principalement de l’Inde. L’alerte date de septembre dernier. La Belgique signale alors plusieurs lots de graines de sésame contenant des résidus d’oxyde d’éthylène deux à vingt fois supérieurs à la norme maximale autorisée en Europe. L’un des lots en contient plus de mille fois plus ! Les contrôles se multiplient alors aux frontières de l’Union européenne pour détecter ce contaminant cancérogène, mutagène et reprotoxique, dont l’usage est interdit dans l’alimentation en Europe. Quand on cherche, on trouve : 500 lots contaminés sont interceptés entre octobre et fin janvier, principalement dans du sésame exporté par l’Inde, qui fournit plus de la moitié du sésame consommé en Europe. Depuis, la liste des produits susceptibles de contenir du sésame contaminé s’allonge. En France, plusieurs milliers de références ont été rappelées pour être retirées des rayons : pains, biscuits, crème et huile de sésame, houmous, plats orientaux, falafels ou bobuns, mais aussi certaines marques de burgers. Seuil de tolérance très bas en Europe, mais des contrôles insuffisants Le Royaume-Uni n’a pas fait le choix de retirer les produits, estimant que la plupart avaient déjà été consommés. La Belgique a tenu à souligner que le danger pour la santé existait si l’on consommait du sésame en quantité tous les jours. Il est vrai que l’Europe a un seuil de tolérance très bas, elle n’accepte pas plus de 0,05 gramme d’oxyde d’éthylène par kilo quand les Etats-Unis en tolèrent jusqu’à 7 grammes par kilo, le niveau de contamination le plus souvent retrouvé dans les lots de sésame indiens intercepté en Europe. Cette affaire n’en souligne pas moins l’insuffisance des contrôles sur les végétaux importés dans l’Union européenne, alors qu’il y en a traditionnellement beaucoup plus sur la viande. C’est ce qu’a tenu à dénoncer la Commission des affaires économiques du Sénat français. Jusqu’à présent, c’est surtout la salmonellose qui était contrôlée dans le sésame, rappelle de son côté François Griffon, expert de N’Kalo. Et c’est sans doute la raison pour laquelle les exportateurs indiens ont abusé d’oxyde d’éthylène : ce produit est utilisé en fumigation dans les conteneurs pour éliminer les contaminants bactériens.
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