Ivan Glasenberg, PDG de Glencore depuis près de 20 ans, va céder à la place à Gary Nagle, un Sud-Africain lui aussi. Ce responsable de la division charbon du géant suisse du négoce et des mines va devoir mener la transition vers la neutralité carbone et redresser l’action du groupe, plombée par les dettes et les affaires. Une page se tourne chez Glencore. Ivan Glasenberg bientôt 64 ans, passe la main. Celui qui a transformé l’entreprise héritée de Marc Rich non seulement en géant du négoce de matières premières, mais en un groupe minier d’ampleur mondiale, restera le troisième actionnaire de l’entreprise, avec 9% du capital, mais il a désigné son successeur. Gary Nagle, 45 ans, prendra les rênes d’ici juin prochain. « Le petit Ivan » Ce Sud-Africain n’est pas un inconnu chez Glencore. Il y a fait presque toute sa carrière, d’abord aux côtés de Glasenberg, au sein de la division charbon, dont il a fini par prendre les rênes à Sydney, en Australie. Il est issu de la même université sud-africaine que son prédécesseur. Au point qu’on le surnomme le « petit Ivan ». Mais lorsqu'il rejoindra son bureau de PDG dans le canton de Zoug, il aura la lourde tâche d’améliorer la réputation environnementale, sociale et de gouvernance du groupe. Il en va de la pérennité financière de Glencore, dont l’action a été divisée par deux en moins de dix ans, à cause du poids de sa dette, des affaires de corruption, et récemment, de la crise économique liée au Covid-19. S’éloigner du charbon Pour cela, le groupe mise sur la transition écologique. Vendredi dernier, Ivan Glasenberg s’est engagé à ce que Glencore soit neutre en carbone d’ici 2050, et pas seulement dans l’extraction, mais aussi dans l’utilisation, en aval, des matières premières. Cela veut dire que Gary Nagle devra s’éloigner progressivement du charbon dont il dirige la division et qui pèse encore 10% des bénéfices opérationnels du groupe. Pour développer au contraire les métaux de la révolution verte : nickel, cobalt et cuivre, utiles pour les batteries électriques, en augmentant la production au bon moment pour ne pas faire chuter les prix. Gérer les affaires judiciaires Enfin, il sera peut-être plus facile pour Gary Nagle que pour Ivan Glasenberg de négocier avec la justice américaine, qui poursuit Glencore pour corruption au Nigeria, au Venezuela et en République démocratique du Congo. Il s’agit autant de redorer l’image du géant suisse du négoce et des mines que de renouer avec les bénéfices et verser à nouveau des dividendes, pour séduire les investisseurs, qui avaient tendance à fuir Glencore.
Comentarios