Paris, 22ème sur l'échelle mondiale du vélo ! Loin des scores nordiques et chinois, la France reste un pays sous-équipé en pistes cyclables et même... en cyclistes ! C'est en tout cas ce que montre l'étude du cabinet Deloitte sur les nouvelles tendances du moment. Mais après deux mois de grève dans les transports publics, les Français risquent de faire bouger les choses. Achat de vélos électriques et découverte de la marche à pied font déjà partie des nouvelles habitudes. C'est une première technologique en tout cas pendant un mouvement de grève.Parce qu'aujourd'hui, presque chaque habitant possède son téléphone portable, la société Kisio a pu suivre par satellite au-dessus de Paris, les mouvements et les vitesses des citadins. « Grâce à ce procédé, nous explique Gregory-Vincent Beaume, l'un des responsables du projet, face à des schémas et des courbes sur son ordinateur, il a été possible de distinguer les différents flux de personnes et selon la vitesse nous savons s'ils prenaient un vélo ou la voiture. Vous voyez là sur le tableau on voit le calcul sur le mois de janvier avec 130% de vélibs en pleine heure de pointe le matin dans Paris. En pleine période de grève, ajoute t-il, les flux de personnes dans la capitale ont baissé de 11%. Néanmoins, ces mouvements restent importants puisqu'il y avait tout de même 7 millions de personnes circulant dans la capitale. Les trajets en vélos sont redescendus mais le mouvement se poursuit en hausse, beaucoup de gens ont gardé cette nouvelle habitude. Nous travaillons pour des clients privés mais aussi des municipalités pour les aider à profiter de ces données instantanées pour aménager leurs modes de transport en fonction des nouveaux besoins des citadins. » Les mobilités douces, enjeu des élections municipales A Paris, la moitié des loueurs de vélibs, ces vélos municipaux en libre-service dans les rues de la capitale se disent prêts à conserver ce nouveau mode de transport. Cette grève aura également profité aux vendeurs de cycles. Et surtout de vélos électriques. Les dernières études s'attendent là aussi à une continuité et pas qu'en France d'ailleurs, puisqu'il est prévu que 200 millions d'exemplaires soient écoulés dans le monde entier dans les trois ans à venir. Qu'ils soient électriques ou standards, le vélo et les trottinettes se sont imposés dans les grandes villes. Dans un mois, les Français vont élire ou réélire leurs maires. Des élus poussés à évoquer l'aménagement de ces nouveaux modes de transport urbains, plus légers et écologiques que la voiture. Maire d'arrondissement à Paris, Pierre Birenbaum fait campagne, comme ses adversaires, en encourageant ces nouvelles mobilités légères et plus écologiques, aussi appelés mobilités douces. « C'est incontestable, assure ce proche de la maire principale de Paris, Anne Hidalgo. La grève aura servi d'accélérateur pour comprendre que beaucoup de Parisiens et Parisiennes vont finalement laisser tomber la voiture ou même le bus ou le métro au profit du vélo ou de la trottinette. Avec Anne [Hidalgo], nous avons déjà fait beaucoup. Des pistes existent et ont déjà bouleversé le paysage de la capitale mais il faut en ajouter et aller plus loin. En revanche, cela implique beaucoup plus de monde sur ces pistes et si l'on a vu une hausse des accidents lors de cette grève, on peut aussi dire que c'est justement parce qu'il n'y a jamais eu autant de cycles sur ces pistes ! Mais je suis d'accord, il faut reconnaître qu'il y a du travail en matière de sécurité des cyclistes. Beaucoup de ces nouveaux adeptes ne sont pas raisonnables, ils roulent n'importe comment, ils brûlent des feux rouges, les trottinettes ne s'arrêtent pas non plus quand il le faudrait. Je pense qu'il faut réinventer un code de la route à Paris. » Les Danois ont des périphériques entiers réservés aux vélos Mais à Paris durant cette grève, encore plus que le vélo, encore plus que la trottinette, les citadins auront utilisé un autre véhicule, beaucoup plus simple, beaucoup écologique et économique, leur pied ! Ce Parisien qui a beaucoup voyagé en a assez d'entendre parler du Danemark toujours cité en modèle avec des tronçons de périphériques entièrement dédiés aux vélos. Pour lui, pas de modèle transposable, Copenhague n'est pas Paris, il le sait particulièrement après cette grève qui lui a fait découvrir que finalement en marchant de son domicile à son bureau, il ne mettait que 5 minutes de plus comparé à son trajet habituel qui l'obligeait à changer de métro. « Pas de comparaison possible avec les villes danoises plus étendues. Paris est une ville plus petite qui se fait facilement à pied, ses rues permettent la marche à pied. Il n'y a pas plus écologique que la marche à pied. Si vous prenez le vélo, il y a la fabrication, le transport, les matériaux, ajoutez la batterie s'il s'agit d'un modèle électrique. » Des tickets restos et des tickets vélos Sur le modèle des tickets restaurants, la nouvelle loi française sur les transports permet aux employés d'avoir aujourd'hui des bons vélos ! Entre 200 et 400 euros pour faciliter l'achat ou la location de cycles pour les trajets maison travail.
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