Transcription
Julien Coquelle-Roëhm : Merci d'écouter RFI, il est 22h à Paris, 20h en temps universel. L'heure de retrouver comme tous les soirs votre Journal en français facile avec à la une :
- ce gouvernement d'union approuvé aujourd'hui en Israël par le Parlement. Benyamin Netanyahu et Benny Gantz étaient encore ennemis il y a quelques mois. Ils devront désormais gouverner ensemble et s'échanger leurs postes dans 18 mois. On en parle dans un instant.
- voilà de quoi réjouir les commerçants et redonner des couleurs à l'économie thaïlandaise : après une longue fermeture face au coronavirus, les centres commerciaux ont rouvert ce dimanche. C'est là que se fait une grande partie des achats dans le pays.
- aux États-Unis, Barack Obama ne mâche plus ses mots, comme on dit. L'ancien président d'habitude discret a critiqué sans le nommer son successeur Donald Trump et sa gestion de la pandémie.
- et puis au Mexique, la mort d'un journaliste tué ce matin avec les policiers qui l'escortaient. C'est le troisième journaliste tué dans le pays cette année.
------
« C’est la fin de la plus longue crise politique de l’histoire israélienne. » Voilà les mots de Benny Gantz, il y a quelques heures à Jérusalem. Lui qui aura combattu Benyamin Netanyahu dans les urnes pendant plus d'un an au cours de trois élections législatives est devenu son vice Premier ministre. Pour la première fois en près d’un an et demi, le pays est doté d’un gouvernement de plein exercice : le Parlement israélien a accordé sa confiance à cette équipe dirigée par le Premier ministre sortant pour les prochains 18 mois. Benny Gantz prendra sa succession par la suite. Reste à voir si cette alternance fonctionnera,mais les deux hommes pourront au moins compter sur une large majorité. Guilhem Delteil.
Oui, ce sont 73 députés sur 120 qui ont finalement accordé leur confiance à ce nouveau gouvernement ce dimanche. Très loin de la barre des 61 députés, la majorité absolue, qui depuis plus d’un an était inaccessible aux deux candidats au poste de Premier ministre. Faute de parvenir à former une majorité, les deux rivaux, Benyamin Netanyahu et Benny Gantz, ont finalement décidé d’unir leurs forces. Tous deux ont le titre de Premier ministre : l’un en exercice, l’autre dit « alternant ». Et si le chef du gouvernement est actuellement Benyamin Netanyahu, une date de passation du pouvoir avec Benny Gantz a d'ores et déjà été annoncée : ce devrait être le 17 novembre 2021. « Nous aurions tous deux aimé former un gouvernement différent » a reconnu Benny Gantz dans son discours à la Knesset en début d’après-midi. Mais les deux dirigeants ont invoqué un esprit de responsabilité : « Les Israéliens veulent un gouvernement d’union, c’est ce qu’ils auront » a jugé pour sa part Benyamin Netanyahu, mettant en avant le coût de l’organisation d’un quatrième scrutin législatif en pleine crise économique liée au coronavirus.
JCR : C'est peut-être la fin d'une autre crise politique, celle-là, en Afghanistan. Le président reconnu par la communauté internationale, Ashraf Ghani, a signé aujourd'hui un accord de partage du pouvoir avec son rival, Abdullah Abdullah, qui s'était déclaré président en même temps que lui, le 9 mars dernier. Il sera chargé des négociations de paix avec les talibans, qui n'ont pas avancé jusqu'ici. Le pays connaît, ces dernières semaines, une flambée des violences. Le secrétaire général de l'OTAN salue la décision des deux dirigeants de résoudre leurs différends, c'est-à-dire leurs désaccords, et de former un gouvernement inclusif. Les États-Unis font de même, mais regrettent le temps perdu pendant l'impasse politique.
Du côté du Bangladesh, c'est le sort de centaines de réfugiés rohingyas secourus en mer qui préoccupe les Nations unies. Le Secrétaire général de l'ONU demande aux autorités du pays de les transférer vers des camps de réfugiés. 300 membres de cette minorité musulmane qui fuient les persécutions en Birmanie sont actuellement sur une île où le risque de cyclone est grand. Le Bangladesh explique qu'il craignait que ces réfugiés soient porteurs du coronavirus. Le ministre des Affaires étrangères répond aux pays inquiets d'accueillir eux-mêmes des Rohingyas ou de faire pression sur la Birmanie pour permettre leur retour.
Plus de 313 000 morts du coronavirus à travers le monde selon les chiffres officiels. Certains pays commencent tout de même à tenter le retour à la normale. La Thaïlande a franchi aujourd'hui une nouvelle étape dans ce sens, les centres commerciaux ont rouvert. Une décision très attendue par les commerçants et les milieux d’affaire. Carol Isoux.
Il faut dire qu’une partie très importante des transactions commerciales dans les villes thaïlandaises se font dans ces « malls », d’immenses centres commerciaux sur plusieurs étages. On y trouve aussi bien des vêtements que des meubles, des cosmétiques, de la nourriture, mais aussi des banques, des cinémas, des salons de coiffure. Des boutiques de toutes les tailles. C’est donc un soulagement pour tous ces commerçants. Réouverture aujourd’hui également des piscines, salles de gym, musées et restaurants à air conditionné. Le couvre-feu passe de 22h à 23h, bref, on est presque revenu au « monde d’avant », même si les frontières restent fermées jusqu’à la fin du mois de juin au moins. Le gouvernement a déjà annoncé que les touristes asiatiques, dont les Chinois, seront autorisés à revenir avant les Européens. À l’assemblée, certains députés commencent à discuter de la levée de l’état d’urgence.
JCR : Alors que les Etats-Unis, pays le plus touché du monde par la pandémie s'apprêtent à franchir la barre des 90 000 morts du coronavirus. L'ancien président américain, Barack Obama, est sorti de sa réserve et a durement critiqué la gestion de la crise par son successeur, Donald Trump, sans mentionner le nom de l’actuel président. Barack Obama a estimé entre autres que « la pandémie avait enfin enterré l'idée que tant de nos responsables savent ce qu'ils font ». Des propos tenus lors d’une remise de diplôme virtuelle
pour des étudiants afro-américains. Pourquoi cette sortie publique maintenant ? Y a-t-il un lien avec les attaques de Donald Trump qui évoque depuis quelques jours un complot contre lui surnommé le « Obamagate » ? Les explications de Jean-Eric Branaa, maitre de conférence à l’université Paris Assas.
{Transcription manquante}
JCR : Jean-Eric Branaa, auteur du livre Joe Biden, le 3ème mandat de Barack Obama. Il était joint pour RFI par Achim Lippold.
RFI, 22h07 au Caire en Égypte, où la rédactrice en chef du journal indépendant Mada Masr, souvent critique du régime en place, a été arrêtée aujourd'hui avant d'être libérée sous caution, c'est-à-dire contre une somme d'argent. Lina Attalah interviewait la mère d'un opposant en grève de la faim devant la prison où il est détenu quand les policiers l'ont interpellée. La police avait déjà inspecté les bureaux du journal en novembre. Il fait partie de la centaine de sites d'information bloquée dans le pays par les autorités. Et puis, c'est une autre nouvelle inquiétante pour le journalisme à l'autre bout du monde. Au Mexique, le journaliste Jorge Armenta Avalos, directeur du groupe de presse El Tiempo y Medios Obson, a été assassiné samedi dans le sud de l’État de Sonora. C'est le troisième journaliste tué dans le pays depuis le début de l’année. Il était pourtant placé sous protection. Juliette Gheerbrant.
Il était 15h quand Jorge Armenta et son escorte ont été visés à la sortie d’un restaurant par des tireurs qui les attendaient à bord d’une voiture. Les trois victimes sont mortes à l’hôpital. Le site d’information Medios Obson, l’un des médias du groupe de Jorge Armenta, a diffusé en direct la course des voitures de police jusqu’à l’hôpital. Les attaquants ont échappé à la poursuite. Jorge Armenta Avalos avait reçu des menaces de mort et il bénéficiait du mécanisme de protection mis en place par le ministère mexicain de l’Intérieur pour les journalistes et les défenseurs des droits de l’homme. La gouverneure de l’État de Sonora, Claudia Pavlovich, a demandé que le parquet diligente rapidement une enquête. Jorge Armenta est le troisième journaliste assassiné depuis le début de l’année au Mexique, l’un des pays les plus dangereux au monde pour la profession. Reporters sans frontière a recensé 10 victimes l’an dernier et souligne qu’au Mexique 92% des assassinats de journalistes restent impunis. Juliette Gheerbrant.
C’est avec elle qu’on termine ce Journal en français facile. Merci à vous de l’avoir suivi. Vous pouvez le réécouter et le lire sur le site d'RFI SAVOIRS. On s'y retrouve quand vous voulez.
Comentarios