1/ Najla Al-Missalati, Fondatrice de Shecodes En haut du palmarès, une jeune ingénieure de l’Est libyen. Najla Al Missalati a fondé Shecodes dans la ville de Benghazi. Cette école forme exclusivement des femmes aux nouvelles technologies. Une fois diplômées, elles pourraient aider à stabiliser le pays estime la jeune directrice de l’école. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, l’instabilité politique que connaît la Libye depuis 2011 a permis aux femmes de gagner en autonomie. Du fait des difficultés économiques, les hommes ont perdu leurs emplois et sont aujourd’hui moins opposés à voir les femmes travailler y compris avec des hommes. Grâce aux compétences numériques qu’elle offre aux femmes Najla Al Missalati leur permet de travailler à domicile, et de faire face aux difficultés économiques que rencontrent leurs foyers. Comme tous les chefs d’entreprise en Libye, Najla Al Missalati évolue dans un environnement difficile : insécurité, coupure d’énergie, et un taux de change peu favorable qui ne facilite guère les importations de matériel. Malgré ces défis, la jeune ingénieur entend poursuivre sa mission pour faire bouger les lignes. Bien que représentant la moitié de la population, le pourcentage de femmes actives est inférieur à la moyenne. Et dans de nombreuses familles conservatrices, on s’oppose toujours au fait que les femmes travaillent. Deux ans après sa création Shecodes ont formé deux promotions de 32 élèves. Avec le concours de l’Union européenne et d’Expertise France, Najla Al Missalati pourra également dispenser des cours dans les écoles. 2/ Naïr Abakar, Fondateur de Darna Votre deuxième tête d’affiche est aussi un jeune ingénieur. Il est tchadien Naïr Abakar, diplômé de l’école des sciences du traitement de l’information de Cergy en France a lancé avec succès deux applications. L’une permet de découvrir son pays, est l’autre propose aux futurs étudiants une plateforme de préinscription. Proposer des solutions innovantes en réponse aux problèmes rencontrés sur le continent. C’est ce qui a motivé Naïr Abakar à se lancer dans l’entrepreunariat. Pour faire découvrir les attraits de Ndjaména la capitale de son pays, il a mis au point l’application Darna, qui en arabe local signifie « Notre pays ». Téléchargée sur smartphone elle offre gratuitement aux utilisateurs plusieurs services parmi lesquels les adresses de professionnels et d’entreprises locales. Autre secteur cher à Nair Abakar, l’éducation. Sa plateforme Afrique Campus en regroupant sur un site unique l’ensemble des formations post-baccalauréat permet aux étudiants d’entreprendre toutes les démarches nécessaires à leur préinscription. Accompagné et guidé, l’étudiant augmente ainsi ses chances d’intégrer la filière de son choix. Afrique Campus a été à l’origine en 2017 du premier salon de l’étudiant africain à Ndjaména. 30 000 étudiants et une centaine d’écoles ont participé à ce rendez-vous. Ce qui a valu à Naïr Abakar le prix de l’entrepreneuriat jeunesse décerné par l’Organisation internationale de la francophonie. 3/ Coalition africaine des entreprises pour la santé Et pour refermer votre podium cette initiative annoncée en marge du 32e sommet de l’Union africaine la semaine dernière à Addis-Abeba en Éthiopie. C’est le lancement d’une coalition des entreprises africaines de santé. Elle est soutenue par la fondation du magnat nigérian Ali Dangote et la commission économique pour l’Afrique des Nations unies. A ce jour, les dépenses de santé sont totalement insuffisantes pour répondre aux besoins de l’Afrique. Le déficit de financement qui s’élève à 66 milliards de dollars par an s’explique en partie par le sous-investissement du secteur privé dans le domaine de la santé. Le partenariat public-privé permettrait d’élargir l’accès à des services de santé de meilleure qualité en tirant parti des capacités de gestion et du savoir-faire du secteur privé. Par ailleurs ces synergies contribueraient à la réalisation des objectifs des agendas 2030 et 2063 définis par l’Union africaine. Agendas qui préconisent que les états consacrent 5% de leur PIB à la santé. Pour l’heure, l’Algérie et la Namibie sont les deux pays modèles. Pour Vera Songwé la secrétaire exécutive de la CEA, « une Afrique en bonne santé est une Afrique productive, et une Afrique productive est une Afrique prospère ». En choisissant de s’investir dans la santé et le bien-être, la fondation Ali-Dangote espère entraîner dans son sillage des entreprises, des philanthropes et des institutions désireux de relever les défis systémiques en matière de santé. Pour le directeur exécutif d’Onusida Michel Sidibé « Atteindre nos objectifs de santé n’est pas une question de volonté politique, c’est une question de choix politique ».
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