À partir d' archives exceptionnelles enregistrées entre 1914 et 1916 sur un phonographe, Marie Guérin reconstitue la vie de Charles Gueugnier, prisonnier en Allemagne, à partir de ses Cahiers de captivité. " Guidée par mon intérêt pour les premiers enregistrements réalisés dans l'Histoire, je rencontre Lautarchiv, ces archives datant de 1914-1918. Dans les camps allemands, les prisonniers sont enregistrés chantant une chanson dans leur langue natale lors d'une expérience dirigée par Wilhem Doegen, un linguiste de l'époque. Parmi cette e?trange " revue musicale ", je de?couvre, dans une ritournelle, la langue de mes ai?eux : le breton. Comment puis-je cent ans plus tard me re?approprier cette ritournelle? Comment s'emparer de l'enregistrement du chercheur pour recomposer une musique du 21 ème siècle? " (Marie Guérin) Cent ans plus tard, Marie Guérin part sur les traces d'un prisonnier breton. Un dialogue né entre reportage, enregistrements et manipulation électroacoustique, quasi alchimique de ces voix. A Césaré (France), à l'Abbaye de Noirlac (France), puis au Studio für Elektroakustiche Musik à Berlin, elle part à la recherche de l'écho que produit ces archives réinjectées dans des magnétophones, ces " machines à fantômes " (cf Gilles Deleuze : " La radio et, les autres dispositifs destinés à électriser la parole sont des " machines à fantômes.") cherchant une forme de décantation du support. Coproduite par France Culture et Deutschlandradio Kultur, cette pièce radiophonique (2017) de Marie Guérin a reçu le prix Archives de la paroles aux Phonurgia Awards 2018, auquel, pour Espace 2, le LABO (David Collin) et Musique d'avenir (Anne Gillot) sont associés. Une pièce de Marie Gue?rin Réalisation : Ce?line Ters Technique : Pierrick Charles et Olivier Dupré / Mixage : Alain Joubert / Documentaliste : Romain Couturier D?apre?s "Les Carnets de Captivite?" de Charles Gueugnier, traduits par Annika Erichsen Et la collection de 78 tours de Lautarchiv a? Berlin.
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