Il y en a 10, pour 750 milliards d’euros. Le chiffre trône, massif, sur la Une d’un jaune éclatant, du quotidien Libération. À côté, les bras tendus souvent, masquée parfois, c’est Ursula von der Leyen qui est en Une, de Libération, mais aussi du Figaro sous la phrase « L'Europe se prépare à de difficiles négociations sur le plan de relance », quand Ouest France titre : « L'Europe va emprunter : une première ». Hier la présidente de la Commission européenne a présenté, devant les eurodéputés, son plan de relance pour l’avenir des finances de l’Union européenne. « 500 milliards de subventions directes aux États qui seront remboursées par le budget européen, et 250 milliards des prêts à la charge de chaque bénéficiaire », précise Libération qui indique qu'un pas important est franchi vers le fédéralisme. « L’Europe officialise un début de révolution » ajoute le quotidien dans son édito. Rien n'est encore fait Tout est suspendu à l’accord des 27. Il va falloir convaincre écrit Libération : « Essentiellement les pays du Nord, peu soucieux de partager leurs richesses : Allemagne, Autriche, Danemark, Finlande, Pays-Bas, un clivage qui s’était déjà manifesté lors de la crise de la zone euro en 2010-2012. » En tout cas, comme le souhaitait Paris et Berlin et d'après Le Figaro, cette riposte fait la part belle aux subventions vers les États membres, qui représentent les deux tiers de cette manne. « Le duo franco allemand donne le LA », écrit le quotidien. Comme l’a souligné sur son compte twitter Emmanuel Macron : « L’accord franco allemand a permis cette avancée » tout en vantant « un jour essentiel pour l’Europe ». Libération résume, parlant de « tournant historique », « peu à peu, l’Union, sous l’empire de la nécessité, se dote des attributs d’un État. Petit virus, grandes conséquences : au milieu du drame, les bonnes nouvelles sont suffisamment rares pour qu’on omette de les célébrer ». Les bonnes nouvelles, on les savoure déjà en France « Le 2 juin, chacun fait ce qui lui plaît », écrit en une Le Parisien-Aujourd'hui en France ce jeudi. « Le bout du tunnel », titre de son côté le quotidien l’Ardennais, qui montre un commerçant de Charleville Mézières passer la terrasse de son bar au karcher, au cas où. On se prépare, on s’active, si jamais Édouard Philippe annonce aujourd’hui cette réouverture tant attendue le 2 juin. Deux mois et demi après, c’est certain que la poussière s’est accumulée. La Charente-Libre titre sans détour « l’impatience des bars et des restaurants ».Il faut dire qu’on a jamais été si proches de se retrouver toutes et tous en terrasses. « On va aller vers plus de libertés », assure l’entourage du Premier ministre français, cité par Le Parisien-Aujourd'hui en France. Les derniers arbitrages étaient toujours discutés hier soir tard, mais Édouard Philippe doit annoncer aujourd’hui les contours de la suite. « Déconfinement Episode 2 » titre Sud Ouest. « On passe au vert ? » interroge en Une l’Est républicain, en référence à la couleur tant espérée de la liberté retrouvée. Libération de son côté interroge Patrick Goldstein, chef du pole des urgences du CHU de Lille, qui déclare : « De toute manière, une carte bicolore n’a plus de sens. Maintenant, le plus important, c’est de continuer à maîtriser l’apparition de clusters sur le territoire. » Dans Le Parisien-Aujourd'hui en France en tout cas on peut lire « Le gouvernement, selon la métaphore en vogue à Matignon, est ainsi engagé dans "une course de haies". Lorsqu'il en franchit une, une autre apparaît. Voilà pourquoi il faut s'attendre à de nouvelles clauses de revoyure. » Une impatience nuancée On les a toutes et tous vues, ces files d’attentes devant certains magasins depuis le début du déconfinement. « Un trompe l’œil » écrit le journal Le Monde, qui assure que la reprise de la consommation des français est timide. On peut lire que d’après le responsable d’une fédération de 300 grandes enseignes, le nombre de clients en magasin est en baisse de 30 à 50% selon les chaînes. Mais néanmoins, « ceux qui sont là achètent » déclare Eurommercial, dans les colonnes du journal du soir. Et ce sont notamment les enseignes de bricolage qui ont la côte, sans compter les rayons fitness et running de certaines enseignes sportives. « Ceux qui achètent des habits le font plus par nécessité, comme les parents de petits qui ont grandi ces derniers deux mois et demi, plutôt que par pure envie », explique un directeur général de grande enseigne dans les pages du journal. La plupart, en tout cas, s’inquiète de la situation, celle de parfumeurs qui voient leurs clients tester des senteurs, masque sur le nez, ou des clients faire demi-tour devant la trop-petite cabine d’essayage. Le journal qui titre, quelques lignes plus loin : « Plus de 14 000 emplois menacés dans l’habillement », pointant la récente annonce du groupe La Halle, ou de Camaïeu, placés en redressement judiciaire qui s'ajoutent à bien d'autres. « Pendant ce temps, raconte les Echos, Bercy planche, avec des représentants d'entreprises sur un nouveau système d'assurance pour les entreprises en cas de future pandémie. » Il s'agit, précise le quotidien qui cite une source à Bercy : « de définir un cadre assuranciel adapté, permettant aux acteurs de faire face à une baisse du chiffre d'affaires, le tout, à un coût abordable pour les entreprise et maîtrisé par la collectivité publique ». « Nous sommes forcément sur du long terme » ajoute cette même source.
Comentarios